" Tous les procédés utilisant l’anamorphose ou bien le "film large" ont une incidence plus directe sur la mise en scène que sur le décor. En effet, tandis que le format classique obligeait le réalisateur à faire évoluer les acteurs en profondeur, "l’écran large" l’incite aux déplacements des personnages dans le sens latéral. D’autre part, la grande largeur de l’image permet de cadrer les scènes d’une façon plus souple, plus continue, sans recourir constamment à la technique du "champ" et du "contre-champ" et tout ceci n’est pas sans rappeler la mise en scène théâtrale.
Pour le décorateur, "l’écran large" s’il permet de montrer le décor dans toute sa largeur a pourtant l’inconvénient d’utiliser des objectifs donnant moins de profondeur de champ et couvrant moins de hauteur que les courts foyers employés dans les prises de vues normales. Il faut donc baisser davantage encore les plafonds, les voûtes, les ornements placés dans le haut du décor, si l’on veut les voir figurer sur l’écran, et prévoir suffisamment de recul pour la caméra.
Il est bon également de pouvoir fractionner, dans certains cas, la trop grande largeur de l’image à l’aide d’éléments placés au premier plan."
Autrement dit, en Scope anamorphique on choisit des focales plus longues pour couvrir le même angle de champ qu’en non-anamorphosé, en largeur. Un 60mm en Scope couvre (à peu près) l’angle de champ d’un 35mm en sphérique. Mais l’angle de champ vertical, quant à lui, diminue avec cette focale plus longue, puisqu’il n’y a pas d’anamorphose en hauteur ! Les plafonds sont donc hors champ. Pour retrouver les plafonds et autre déco placée en hauteur, il faut les baisser et/ou reculer la caméra...